William Lezeau, patron de la société Mecam17 installée à Épargnes, dans le sud du département, a mis au point une Machine Autonome de Traitement de l’Eau (MATE) couplant filtration, désinfection par ultraviolets et gestion automatique du nettoyage du système.
Parfaite pour la Réutilisation des eaux usées traitées (REUT), cette machine a été pensée pour éliminer les germes, les bactéries et les champignons présents dans les eaux de pluie, des piscines privées comme municipales, des stations d’épuration, des établissements thermaux et même les bassins de décantation d’eau de mer des conchyliculteurs.
"Si on la couple avec un système de potabilisation, on peut même boire l’eau produite" explique l’inventeur.
Pour le patron de Mecam17, le grand public n’a pas conscience de la consommation en eau d’une piscine.
"C’est comme une machine à laver. À la fin du cycle de lavage et de rinçage du linge, l’eau chargée en impuretés est jetée. Et bien pour nettoyer au quotidien une piscine olympique de trois mètres de profondeur comme celles qui serviront pour les J.O. 2024, qui contiennent 3750 mètres cubes, il faut 154 mètres cubes d’eau, chaque jour, pour concentrer les saletés et les évacuer !
Mais il en faut autant pour remplir le bassin ! Mais avant de refaire le niveau, cette eau doit d’abord être traitée puis chauffée. Avec mon système on ne perd que 10,1 mètres cubes et on consomme dix fois moins d’électricité. Si vous multipliez cette différence d’eau perdue par le nombre de piscines municipales ou privées, ce sont des millions de mètres cubes d’eau jetés chaque jour qui pourraient être évités."
Un exemplaire de cette machine compacte (1 mètre sur 1,60 mètre d’emprise au sol) est installé depuis l’été 2022 au Camping des Loges, à Meschers-sur-Gironde.
" Les campeurs nous disent que l’eau de la piscine est vraiment très douce, rapporte la propriétaire, Emilie Geay. En plus, ce système automatisé ne nous demande plus aucune intervention technique, elle consomme beaucoup moins, qu’il s’agisse d’eau ou d’électricité, mais aussi deux fois moins de chlore. Et c’en est fini du sable pour filtrer l’eau comme avec l’ancien système. Avant il fallait faire appel à une entreprise pour enlever le sable sale. Ensuite nous devions recharger le filtre à la brouette" se souvient la gérante.
Les analyses réalisées par l’Agence régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine ont confirmé la qualité de l’eau ainsi filtrée : moins de matières organiques (= turbidité) et moins d’agents pathogènes de type entérocoques.
L’acquisition et l’installation d’une MATE ouvrent droit à des subventions de l’ADEME, des agences de l’eau et de l’État dans le cadre de la REUT et des économies d’eau.